Seed Tour : encourager la culture des semences paysannes
À partir du 29/04/2019
Valoriser les démarches de consommateurs engagés dans la défense de la culture des semences paysannes, c’est la mission que s’est donnée Auriane Bertrand, à travers son projet Seed Tour. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur ces plants anciens et de rencontrer les paysans et les jardiniers qui les cultivent.
C'est au cours d'un séjour dans une ferme agroécologique, qu’Auriane Bertrand, jeune femme de 27 ans, se prend de passion pour l’agriculture. Et plus particulièrement, l’agriculture biologique (AB). Un point de départ qui l’amène à croiser la route de Clément Monfort, réalisateur de La guerre des graines, un documentaire sur les semences paysannes. "Ce film a été une sorte de révélation pour moi. Il abordait plusieurs thématiques fortes : l’écologie, la nutrition, le bien commun… ", explique l’entrepreneuse sociale.
Vidéaste et voyageuse dans l’âme, Auriane décide d’unir ses passions pour réaliser un reportage sur les semences paysannes. C’est ainsi que naît le Seed Tour (« seed », signifie semences, en anglais).
Objectif : rencontrer les acteurs des semences paysannes en France et à l’international et mettre en lumière les initiatives qu’ils développent. "Il faut que le pouvoir et la connaissance sur la reproduction des graines soient entre les mains des producteurs et non des industriels, comme c’est le cas aujourd’hui*", conclut Auriane.
Soutenu par Biocoop (sur la partie France), ce film valorise le travail du Réseau semences paysannes (RSP), lequel organise chaque année la Semaine des semences paysannes destinée à promouvoir la biodiversité cultivée et dire non aux nouveaux OGM brevetés.
Au total, le Seed Tour, c’est : 5 pays traversés (Mexique, Cuba, Sénégal, France, Inde), 1 an de tournage et de multiples rencontres avec des producteurs, des chercheurs, des associations et des entrepreneurs.
*Depuis 1932, toute semence doit faire l’objet d’une inscription au catalogue officiel des semences
Quel est le discours porté par Biocoop sur les semences paysannes (SP) ?
Le 1er objectif du réseau de magasins Biocoop, c’est de faire comprendre aux consommateurs qu’aujourd’hui la part de semences paysannes est infinitésimale. Et que si on ne fait rien, il n’y en aura plus.
Quelles solutions préconisez-vous pour que perdure leur culture ?
Mon conseil aux producteurs c’est : mettez-vous ensemble, travaillez ensemble, et gardez en tête que dans votre métier il y a la reproduction de la graine. Parce que [cette] reproduction c’est la reproduction de l’Agriculture. […] Et, aux consommateurs, je dis : il faut soutenir ces agriculteurs-là, car il faut un énorme effort dont la société de demain a particulièrement besoin.
Comment le consommateur peut-il soutenir cette cause ?
Je pense que ce que peut faire un consommateur c’est être curieux. A partir du moment où il cherche à savoir si une salade est issue d’une semence paysanne, et qu’il la teste, peut-être verra-t-il des différences de goût, peut-être ne les aimera-t-il pas. L’objectif c’est de cultiver la biodiversité ! S’il les aime et les achète, et éventuellement qu’il accepte de payer quelques sous en plus, et bien c’est le meilleur moyen de soutenir une production à risque, qui en général coûte plus chère qu’une production conventionnelle. Si en plus de ça, il a un petit coin de jardin et qu’il y met trois graines pour essayer de participer à cette expérience, pourquoi pas !